Résumé

La main-d’œuvre frontalière est une composante importante de la force de travail en Suisse, notamment dans ses régions de frontière. Au Tessin, celle-ci représente un tiers des effectifs et plus d’un emploi sur deux dans l’industrie. La plupart des études se focalisent sur la sous-enchère salariale en lien avec la présence de cette main-d’œuvre sur le marché du travail. À rebours de cette approche dominante, cet article interroge la pertinence de la notion de « délocalisation sur place », élaborée par l’anthropologue Emmanuel Terray pour qualifier le travail des étrangers en situation irrégulière en France, pour expliquer l’emploi massif de la main-d’œuvre frontalière au Tessin. À travers une étude documentaire, cet article montre que cette forme de travail s’apparente à une délocalisation sur place que l’on peut qualifier de « relative », laquelle repose sur la vulnérabilité économique, sociale et institutionnelle du statut de frontalier·ère dans cette région.

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