Cet article s’interroge sur la forme que prennent les dispositifs de contrôle dans les organisations prônant une autonomie radicale : ceux-ci sont-ils une négation masquée de l’autonomie affichée ou peuvent-ils au contraire soutenir l’autonomie ? Pour répondre à cette question, nous analysons les modalités de contrôle organisationnel qui se développent dans des organisations qui se réclament de l’entreprise libérée ou qui ont développé un programme ambitieux lié aux nouvelles façons de travailler et leur effet sur l’autonomie des acteurs. Pour cela, nous analysons des études de cas réalisées dans 7 organisations de Suisse romande. Des interviews, une mesure du niveau d’autonomie, des observations non-participantes ainsi que des focus groups ont été réalisés. L’analyse montre que ces organisations développent des formes de contrôles concertés, mais que l’effet du contrôle sur l’autonomie subjective dépend plus des modalités de mise en œuvre du contrôle que de sa nature.

This article examines the form that control mechanisms take in organizations advocating radical autonomy : are they a masked negation of the autonomy displayed or can they, on the contrary, support autonomy ? To answer this question, we analyze the modalities of organizational control in liberated companies or organizations that have developed an ambitious program related to the New Ways of Working and their effect on the autonomy of the actors. To do so, we analyze case studies carried out in 7 organizations in western Switzerland. Interviews, measurement of the level of autonomy, nonparticipant observations and focus groups were conducted. The analysis shows that the organizations develop concertive control. But the effect of control on subjective autonomy depends more on its modalities of implementation than on its nature.