Résumé

L’émergence et la diffusion du « rétablissement en santé mentale » – d’abord au sein de collectifs d’usager·es et de rescapé·es puis plus largement dans le champ de la psychiatrie – a transformé la manière de concevoir et de percevoir la vie avec une maladie psychique, en particulier en rendant prégnante la possibilité d’un aller mieux, que les symptômes persistent ou non. Cette enquête – amorcée dans des corpus regroupant différents documents sur le « rétablissement » (témoignages d’usager·es, articles scientifiques ou cliniques par les professionnel·les de la psychiatrie), poursuivie par une approche ethnographique dans une unité de réhabilitation « basée sur le rétablissement », puis par des entretiens avec d’anciens patients et anciennes patientes de l’unité – retrace les modes d’existence du « rétablissement » dans différents lieux et différentes temporalités. Elle explore les significations, mais aussi les tensions et les paradoxes, du « rétablissement » dans les discours scientifiques et cliniques, les pratiques soignantes et les expériences en première personne de la maladie psychique. Ce faisant, cette thèse contribue à une meilleure compréhension de la psychiatrie contemporaine et de l’expérience vécue de la maladie mentale, en particulier de la manière dont on « fait avec » ou dont on « se remet » de la maladie.

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