Résumé

S’appuyant sur deux études de cas issues d’un travail de terrain à grande échelle sur l’euthanasie en Belgique et le suicide assisté en Suisse, cet article a pour objectif d’identifier un ensemble de points critiques de la mise en œuvre concrète de ces formes d’aide à mourir. Par la mise en lumière des dispositifs et des modes de régulation qui constituent ces pratiques, nous verrons que l’aide à mourir se décline en un ensemble de normes qui ne sont que très partiellement déductibles des lois, construites au croisement de plusieurs rationalités, notamment celles de la personne elle-même, du personnel soignant, des bénévoles et des proches. Ces modes de régulation dessinent un ordre socio-moral spécifique à chaque contexte national, mais les données empiriques permettent également d’identifier leurs traits largement communs, mettant en évidence de nouvelles formes paradigmatiques de l’aide à mourir à l’époque contemporaine.

Drawing on two case studies from large-scale fieldwork carried out on euthanasia in Belgium and assisted suicide in Switzerland, this article focuses on the processes of normalization that structure aid in dying. Normalization takes place through a set of apparatuses only partially derived from current legislation, which underlie the relationships that develop between those requesting aid in dying, healthcare staff, volunteers, and loved ones. The resulting arrangements are specific to each national context, but the empirical data also point to broadly common traits, highlighting new paradigmatic forms of aid in dying in the contemporary era.

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