Résumé

L’érosion hydrique est, avec le tassement et la pollution au cuivre, l’une des causes majeures de dégradation des sols viticoles en Suisse. Il est maintenant bien connu que l’érosion diminue à long terme leur fertilité (Vanwalleghema et al., 2017), qu’elle contribue à la charge des eaux de surface en sédiments et en intrants tels que pesticides et Cu (Fulda et al., 2015). Bien qu’en Suisse, l’interrang des vignes soit souvent enherbé, l’érosion reste un problème 1) au niveau du cavaillon, généralement travaillé ou désherbé, 2) lors de replantations et 3) sur les sols sensibles (peu profonds) entièrement désherbés. Les phénomènes érosifs sont accentués par les sols en pentes ainsi qu’une texture souvent limoneuse, peu cohésive (Zufferey et Murisier, 2004). La quantification du volume de terre érodée permet de déterminer la dégradation spécifique liée à l’érosion qui est la quantité de terre perdue. Les méthodes utilisées jusqu’à présent pour estimer le volume de terre érodée sont par exemple, selon Prasuhn et Fischler (2007), la mesure sur la longueur de la rigole, de sections transversales à intervalles réguliers (de 1 à 4 m), où est mesurée la largeur au point d’inflexion et au fond et la profondeur en trois points. Une autre méthode est celle de Brenot et al. (2008) qui consiste à mesurer la distance entre le sol et le greffon. Ainsi, il est possible d’estimer la quantité de terre érodée depuis l’année de plantation. Ces deux méthodes ont cependant le désavantage d’être généralement gourmandes en temps (Nachtergaele et Poesen, 1999). L‘accès aux drones à des prix relativement bas et l’obtention d’images ainsi que de modèles numériques de surface (MNS) à très haute résolution permettent dorénavant de suivre les phénomènes d’érosion hydrique (Klaus et al., 2014 ; d’Oleire-Oltmanns et al., 2012 ; Pineux et al., 2017). La méthode présentée ici combine ces nouveaux outils.

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