Résumé

La question du bien-être et de la santé au travail des professionnels de l’accompagnement social a été abordée ces dernières années prioritairement sous l’angle des effets délétères induits par de nouvelles formes de management basées notamment sur la peur. Ce qui a contribué à reléguer au second plan l’attention portée à des formes de souffrance plus directement liées à des événements critiques, comme la violence subie de la part d’usagers et la peur ressentie par un certain nombre de professionnels. Prenant appui sur une situation rencontrée à l’occasion d’une recherche-action, cet article se propose d’examiner comment la violence subie et la perte d’idéal qui en découle engendrent un sentiment de peur qui vient faire effraction dans l’existence du sujet et marquer une rupture dans un continuum d’expériences. Nous montrerons également en quoi cette expérience-limite de souffrance et de perte de sens invite à renouveler les modes de compréhension que l’on a l’habitude de convoquer.

The question of the well-being and health at work for social support professionals has been addressed in recent years as a matter of priority from the point of view of the harmful effects induced by new forms of management based on fear. This has helped to overshadow attention to forms of suffering more directly related to critical events, such as violence and fear. Based on a situation encountered during an action-research study, this article examines how the violence suffered and the loss of ideals that results from it generate a feeling of fear that breaks into the subject’s existence and marks a rupture in a continuum of experiences. The authors also show how this borderline experience of suffering and loss of meaning invites us to renew the modes of understanding that we are used to calling for.

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