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Abstract

Suite au dépôt du postulat No 57 – Ampleur du Harcèlement de rue (HdR) et mesures pour y remédier, la Ville de Fribourg a mandaté la Haute école de travail social Fribourg (HETS-FR) pour réaliser une étude. Combinant une méthodologie mixte, cette étude, réalisée entre 2019 et 2020, a comporté deux phases : un sondage en ligne adressé à toute personne utilisatrice des espaces publics de la ville de Fribourg et un « Café du Monde », réunissant différent-e-s acteurs et actrices institutionnel-le-s. Le HdR est défini comme un ensemble de comportements sexistes, menaçants, voire violents qui se manifestent dans les lieux publics. Ces comportements peuvent prendre la forme de regards insistants, remarques sur le code vestimentaire et/ou physique et attouchements, jusqu’au viol. Ils s’adressent principalement aux femmes et aux minorités LGBT en raison de leur genre et/ou de leur orientation sexuelle. Porteur de sentiments d’insécurité et/ou de malaise, le HdR peut engendrer des conséquences sur la manière dont les personnes utilisent l’espace public. Il comporte également une notion de répétition dans le temps qui peut être à géométrie variable. Les résultats du sondage, se basant sur 4290 questionnaires valides, relèvent plusieurs éléments importants : - 79 % des répondant-e-s ont subi une forme de HdR. Il s’agit essentiellement de jeunes femmes et de personnes LGBT. - Certains lieux sont plus propices à certaines formes de HdR. Les frottements et les attouchements ont davantage lieu dans les transports publics, les bars, les discothèques et les soirées festives. Les interpellations inadéquates, les remarques sur l’habillement, les propositions indécentes, les insultes, sexistes, racistes, en lien avec religion et les menaces et le fait d’être suivi-e dans la rue se déroulent principalement à la gare, au centre-ville et dans certains quartiers. - Ces actes surviennent en permanence sur l’ensemble de la journée avec des pics en soirée pour les hommes et les femmes, et indépendamment de la semaine et du weekend pour les femmes - 38.8% des femmes et 55% des hommes ayant subi une forme de HdR n’ont pas adopté, une conduite particulière à la suite d’un HdR, afin d’en éviter d’autres. - 75.4% des personnes qui ont subi du HdR affirment que les témoins de la scène « n’ont rien fait ». Une majorité des répondant-e-s ont été eux/elles-mêmes témoins du HdR. Pourtant, 41% des femmes et 31.7% des hommes n’ont rien fait, car elles et ils « ne savaient pas quoi faire ». Le Café du Monde a réuni 24 participant-e-s provenant de diverses institutions et associations confrontées à cette thématique. Cette méthode participative a permis de recenser les mesures existantes dans les domaines de l’éducation, l’éducation et santé, la sécurité, le transport et le juridique. Des propositions ont également été émises, afin de compléter les offres existantes. À l’issue de ces deux phases, des recommandations ont été formulées par l’équipe de recherche. L’analyse a mis en évidence l’importance d’élaborer un concept global de lutte contre le HdR visant notamment à éliminer le sexisme, l’homophobie et la transphobie dans les espaces publics. Un tel concept devrait d’une part, se baser sur ce qui se fait déjà : mesures existantes, acteur-e-s identifiée-s, propositions émises. D’autre part, il devrait assurer une cohérence au niveau des actions déjà mises en place et à mettre en place, une meilleure coordination et efficacité de ces dernières. In fine, ce concept permettrait de poser des objectifs clairs et communs, définir une stratégie d’intervention à différents niveaux (santé, éducation, juridique, etc.), les acteur-trice-s et leurs domaines de compétences ainsi que les moyens financiers nécessaires.

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