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Abstract

L’invisibilité, l’extrême discrétion à tout le moins, est le propre du loup. Instruit par une longue histoire de traque et de persécution, cet animal connaît les risques d’une coexistence avec l’homme et adopte la stratégie d’une présence élusive. Le plus souvent, il ne se laisse entrevoir que par quelques traces laissées sur son passage, ces indices fragiles qui demandent toujours l’analyse, la comparaison, la vérification. En somme: si le loup fut et est encore l’objet de tant de projections, c’est qu’il se montre rétif à la vision. Au défaut de présence physique répond par contraste l’excès des représentations. Celles-ci comblent un vide, suppléent à une absence. Opérant par recouvrement ou substitution, elles forgent l’impression – la conviction ou l’illusion – de «connaître» le loup, de savoir ce qu’il est, ce qu’il fait, à quoi il ressemble. Ce livre réunit des documents collectés par l’artiste Luzia Hürzeler, liés au monitoring du loup et à la gestion de la faune, au profilage génétique et à la cartographie des aires de localisation, à la naturalisation et à la conservation de huit spécimens morts. Un cahier retrace également les installations photographique et vidéo de l’artiste, exposées à la Ferme-Asile à Sion en 2019 sous les titres En dernier lieu et Qui a vu le loup. Cette recherche est accompagnée d’essais de Robert Ireland, Luzia Hürzeler, Alain Antille, Véronique Mauron, Ludwig Seyfarth, Johanne Mohs et Christoph Hoffmann. Cet ouvrage est co-édité l’édhéa, École de design et haute école d’art du Valais.

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