Résumé

Durant la période communiste, les enfants en situation de handicap des pays d’URSS étaient souvent abandonnés par leur famille dans des internats d'État, où ils subissaient de graves négligences. Après la chute de l’URSS, des projets proposant des alternatives au placement ont émergé. Une évaluation de trois projets soutenus par une ONG internationale, le BICE, a été réalisée par une équipe de recherche suisse dans trois pays ayant récemment ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées : le Kazakhstan, la Russie et la Géorgie. Ces projets s’adressent à des enfants présentant une déficience intellectuelle. La recherche évaluative est le fruit d’une co-construction entre les partenaires impliqués dans les projets et les expertes responsables du mandat. Cinq thèmes d’analyse ont guidé l’évaluation : les enfants, les familles, les intervenants, la communauté et les perspectives du projet. Cet article présente les résultats de la recherche ainsi qu’une analyse des enjeux liés à la réalisation d’une évaluation en contexte interculturel. Les trois projets ont permis un meilleur accompagnement des enfants en situation de handicap que celui promu par le modèle institutionnel. Ils peuvent servir de modèles de bonnes pratiques à un niveau national et international. Toutefois, le manque d’appui de la part de l’État s’avère être un frein à leur développement. Le besoin de légitimation des projets par l’intermédiaire d’une expertise internationale peut, malgré les précautions prises pour éviter une évaluation ethnocentrée, contribuer au risque d’imposer une certaine vision du handicap qui ne tienne pas compte des spécificités locales.

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